lundi 21 juin 2010

Le Comptoir du Relais

Genre: canaille chic
Paris (9, carrefour de l'Odéon - VIème)
Prix : env. 35€ à la carte, menu 50€

Quand Yves Camdeborde, bistronome en chef, encanaille le VIème, cela vous donnerait presque à voir un troupeau de cochon noirs de son Bigorre natal traverser sagement le carrefour de l'Odéon (l'astucieuse carte des vins pourrait d'ailleurs fortement vous y aider...).
Alors bien sûr s'y attabler pour dîner relève du parcours du combattant (trois mois d'attente ou une réservation à l'hôtel) mais courez y déjeuner (présentez-vous vers midi avant le coup de feu ou après 14h afin d'éviter de l'attente) pour les cochonailles du frangin à se taper le cul par terre(ce jour-là, un boudin poêlé d'anthologie), les produits de saison magnifiquement travaillés (une petite merveille de paleron braisé, fondant et caramélisé juste ce qu'il faut, et ses légumes printaniers) et les desserts façon bistrot (baba au rhum comme on les aime).
Dernière bonne nouvelle, l'ouverture de l'Avant-comptoir, espace attenant, pour patienter autour d'un apéro ou carrément pour une dînette apéro-tapas.

mardi 15 juin 2010

Claude Colliot

Genre : Créatif sobre
Paris (40, rue des Blancs-Manteaux - IVème)
Prix : menus à 27€, 34€ et 54€, carte env. 50€

Nous avions quitté Claude Colliot à l'Orenoc, cantine du Méridien Etoile pour hommes d'affaires à peine attentifs à leurs assiettes, où il s'évertuait malgré tout à produire une cuisine inventive, précise et efficace. Ici, au coeur du Marais, avec moins de moyens et d'espace mais en s'appropriant une jolie salle de murs blancs et de pierres grattées, Claude Colliot semble avoir enfin trouvé chaussure à son pied.
L'air de rien, la carte, courte mais variant allègrement au gré des marchés et des saisons, révèle des produits donnant le meilleur d'eux-mêmes. Pour preuve, la déclinaison de différentes variétés de carottes (l'entrée baptisée "couleurs maraîchères") rôties juste ce qu'il faut et assaisonnées fort-à-propos (échalotte, persil, huile d'olive...) nous ouvre gentiment l'appétit. Il faut dire que l'insolite de cochon, croustifondante échine de porc astucieusement relevée de notes citronées et joyeusement accompagnées de printaniers navets, oignons nouveaux et choux-fleur, nous fera ensuite saucer notre assiette avec délectation! Tout de même pas au point de faire l'impasse sur la larme (texto) de chocolat, contraste entre une intense mousse chocolatée et la fraîcheur de zestes de citron vert et d'un coulis de mangue.
Enfin un endroit où dîner dans le Marais !

Le Bistrot Paul-Bert

Genre : Modèle du genre précisemment
Paris (18, rue Paul-Bert - XIème)
Menus : 16,50€ (déj.), 34€

En goguette dans la capitale, ce devrait y être votre première dinette. D'abord pour l'atmosphère de ce bistrot au coeur d'un XIème moitié bobo moitié poulbot mais so gastro (Chateaubriand, Amici Mei, Unico...): un joyeux coude-à-coude d'ouvriers du quartier, de touristes bien renseignés et de profils connus cachés derrière une andouillette. Mais surtout pour des produits au top de leur forme, des assiettes d'une franche générosité et une cave regorgeant de trésors hexagonaux. En pratique, cela donne de mémorables saint-jacques (rôties juste ce qu'il faut pour une mine hâlée, une pointe de fleur de sel et toute la saveur de leur chair délicate), un délice de cabri rôti qui fleurait encore bon son maquis natal et un Paris-Brest d'anthologie (on vous conseille de partager...).
Pensez à réserver (surtout pour dîner) car désormais la terre entière connaît le bistrot Paul-Bert.